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Chaque année, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) organise deux consultations (une pour chaque hémisphère). La consultation pour l’hémisphère nord – celle qui nous concerne donc directement – a lieu au mois de février.

L’objectif de ces consultations est de déterminer, sur la base des souches grippales qui ont le plus circulé au cours de la saison précédente, les souches d’influenza à inclure dans le vaccin pour la saison grippale à venir.

Chaque année, le vaccin trivalent comporte toujours trois virus gripaux :

  • une souche A(H1N1)
  • une souche A(H3N2)
  • une souche B

D’une année à l’autre, une ou plusieurs souches(s) peuvent être remplacée(s) afin d’inclure dans le vaccin les souches A(H1N1), A(H3N2) et B qui auront le plus de probabilité de circuler au cours de la prochaine saison grippale.

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Au cours des dix dernières années, la part du virus A montre une prédominance importante avec une moyenne proche de 71%. La part du virus B varie de 0 à 61 % avec une moyenne de 24 % et une médiane à 11%. Le virus B n’a pas circulé pour 3 des 10 dernières saisons envisagées et était le virus dominant uniquement sur deux saisons.

La corrélation entre l’augmentation du nombre de virus B et celle du nombre de consultations pour syndrome grippal semble faible, alors qu’elle paraît plus élevée pour le virus A que ce soit pour l’observation des courbes ou le calcul du coefficient de corrélation, respectivement 0.2 et 0.5.

Une inadéquation entre la souche de virus B circulante et la souche vaccinale a été observée sur 3 des 7 saisons ou le virus B circulait, sans répercussion apparente sur le nombre de consultation.

grippe2015_02 En fonction de la répartition des virus A et B, l’OMS recommande que les vaccins trivalents utilisés pour la saison 2015 2016 hiver hémisphère Nord, contiennent :

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Au vues du tableau ci après, les choix de l’OMS correspondent bien aux prédominances des virus détectés. Dans la lignée Yamagata, la souche « phuket » a été sélectionné par rapport à la souche « Massachusetts ».

La seule souche B disponible en dehors de la lignée Yamagata, est la souche « Brisbane ». (lignée Victoria)

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Les différences entre les vaccins grippes sont marquées aussi par leurs caractéristiques :

  • Certains sont SUBUNIT : uniquement les antigènes.
  • D’autres sont SPLIT : contiennent membranes et antigènes.
  • Certains vaccins ne renferment plus certains adjuvants tels que : thiomersal, Aluminium, latex,….

La vaccination grippe est particulièrement recommandée pour :

  • Les personnes risquant de développer des complications sévères :
    • Personnes ≥ 6 mois sous conditions médicales chroniques
    • Personnes ≥ 50 ans
    • Femmes enceintes après le 1er trimestre de grossesse
    • Enfants ≥ mois à 5 ans sous traitement à l’aspirine au long terme
  • Les personnes susceptibles de contaminer les groupes à risques :
    • Personnel du secteur de la santé
    • Personnes en contact avec des individus à risques
    • Personnes vivant sous le même toit qu’un enfant ≤ 6 mois
  • Autres groupes :
    • Personnes en contact avec des porcs/volailles (vétérinaires, éleveurs,…)

Pour la saison grippale 2015-2016, deux vaccins « tétravalents » contre la grippe ont été annoncés en plus des vaccins « trivalents ». Par rapport aux vaccins trivalents, ceux-ci contiennent  une composante supplémentaire du virus de l’influenza de type B. Il s’agit des spécialités suivantes.

  • Alpharix Tetra®: un vaccin inactivé pour injection intramusculaire, enregistré pour l’utilisation chez l’adulte et l’enfant ≥ 3 ans (prix public: 12,60 euros).
  • Fluenz Tetra®: un vaccin à base de virus grippaux vivants atténués pour administration intranasale, et enregistré pour l’utilisation chez l’enfant et l’adolescent de 2 à 17 ans inclus (prix public: 35,64 euros). On présume que ce vaccin vivant ne sera mis à disposition que de façon limitée (environ 7.000 doses), surtout via les pédiatres, pour les enfants appartenant à des groupes à risque.

Conclusion

Les vaccins tétravalents limitent le risque d’inadéquation entre la composante virale de l’influenza de type B présente dans le vaccin, et les virus de l’influenza de type B circulants. Ceci peut en théorie présenter des avantages, mais dans la situation belge, il existe peu d’arguments pour privilégier clairement un vaccin tétravalent, certainement chez l’adulte.

Avec les vaccins vivants contre la grippe, on observe un nombre moins élevé de cas de grippe par rapport aux vaccins inactivés, mais jusqu’à présent, il n’est pas été prouvé que les vaccins vivants réduisent aussi davantage le risque de complications grippales sévères. Des études comparatives avec des critères d’évaluation cliniques, dans les groupes cible de la vaccination – à savoir les enfants et adolescents avec un risque de complications grippales sévères – sont nécessaires. C’est  précisément chez certains de ces enfants (p.ex. ceux atteints d’immunosupression ou d’asthme sévère), que le vaccin vivant est contre-indiqué. La facilité d’emploi par voie nasale ne modifie en rien le fait que le vaccin vivant n’a qu’une place limitée chez les enfants à risque élevé.

Tous les vaccins contre la grippe sont contre-indiqués chez les personnes allergiques aux œufs de poule ou aux protéines d’œuf de poule.

 

Réf.

https://www.wiv-isp.be/news/Pages/Lagrippesaisonni%C3%A8re2014-2015tiresar%C3%A9v%C3%A9rence.aspx

https://www.flunewseurope.org/VirusCharacteristics

http://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2015/03/02/loms-annonce-la-composition-du-vaccin-contre-la-grippe-saisonniere-2015-2016_743806

http://www.cbip.be/nieuws/index.cfm?welk=708&category=GOW